Wednesday, December 20, 2006

La Poussière, La Solitude


"Dans le propre, ce que je voyais, moi, c'est la poussière. Je ne parle pas de celle qui restait. Non. Je parle de l'autre. Celle qu'elle enlevait. Qu'elle m'enlevait. Comme elle m'enlevait les taches. Comme elle s'enlevait, elle-même, de chez moi, une fois la chose faite." (Oster 24)

"Il était plutôt fin, donc, le sable, delié, ne s'agglomérait pas, c'était de la pierre, en fait, de la pierre pilée, rien à voir ou presque avec la poussière, c'est ce que je veux dire. Mais plus maintenant. C'est que ça vole, quand même, le sable. Et il volait, là, sous les pieds des enfants, et partout ça retombait, et pour la première fois j'ai vu la plage comme une grande plage de poussière. Je dis grande parce que je n'avais jamais vu autant de poussière, même chez moi, après le départ de Constance. Et j'ai forcément pensé à Laura, mais ce n'est pas ça, je n'ai pas eu à y penser, bien sûr, j'y pensais avec recul, enfin j'essayais, parce que le moins qu'on puisse dire c'est que j'avais besoin de distance, sauf que je n'arrivais pas à en prendre, de la distance, je souffrais, c'est également le moins qu'on puisse dire, et le seul résultat de mes efforts c'était ça: penser que je m'étais trompé, que Laura en fin de compte n'avait jamais convenu, depuis le début, ni pour le ménage, ni comme femme, donc, comme femme susceptible d'apporter un peu d'ordre, dans ma vie, et alors j'en trouvais la vérification maintenant, sur le sable, ce sable que je n'avais jamais aimé, au fond, pas plus que la poussière, où Laura me laissait, jusqu'à la mordre. " (Oster 192).

Dans le roman « Une Femme de Ménage » de Christian Oster, publié en deux mille un, Jacques, le personnage principal, emploie une femme de ménage. Il est deux fois plus âgé qu'elle. Ils commencent une bizarre relation sexuelle….Il a besoin de se libéré de sa solitude, et peut-être pour lui egalement une affirmation qu'il n'est pas trop vieux pour vivre un peu encore. J'ai choisi le thème de la poussière parce que je le trouve symbolique à plusieurs niveaux, et parce qu'il reflete avec justesse son état psychologique. Je vais vous expliquer ce thème à travers les deux exraits.

Dans le roman la poussière représente la solitude. La poussière est là quand il est seul. Pendant sa relation avec Constance, on apprend qu'elle l'a fait disparaître. Jacques nous dit à la page huit dans le roman: "Du temps de Constance, au reste, je ne voyais pas la poussière, c'est elle qui m'avait montré, un jour. Avec l'index, sur le dessus d'une commode." (Oster 8). Elle à rangé chez lui, bien sûr, mais avec elle il était insensible à la poussière. Quand elle est partie de sa vie, il vivait parmi sa poussière et le désordre. Voyez le deuxième extrait. Lire l'extrait. Dans cette extrait il se rend compte que le sable n'est pas plus que la poussière. Là encore est une affirmation de la métaphore du sable et de la poussière pour la solitude. Il est "sur le sable...où Laura [lui] laissait." Sur le sable il retrouve la solitude, et il le saisit.


Quand Laura apparaître dans sa vie elle enleva la poussière et sa solitude en plus. Le problème avec le manque de la solitude est qu'il est habitué à être seul. Pour quelqu'un comme Jacques qui a subit un chagrin d'amour, il est plus rassurant du point de vue émotionnel de rester seul, et donc avec la poussière. Voyez le premier extrait du page vingt quatre : « Dans le propre, ce que je voyais, moi, c'est la poussière. Je ne parle pas de celle qui restait. Non. Je parle de l'autre. Celle qu'elle enlevait. Qu'elle m'enlevait. Comme elle m'enlevait les taches. Comme elle s'enlevait, elle-même, de chez moi, une fois la chose faite. » (Oster 24). La poussière, physiquement et comme métaphore pour la solitude, n'est pas désirable, mais ne brise pas le cœur non plus.


Cependant Laura, comme moyen d'enlèver la solitude et donc la poussière, échoue dans son boulot. Elle n'enlève aucun poussière parce qu'avec le balai elle ne peut le faire que superficiellement. Avec un aspirateur, elle peut dépoussiérer et donc purifier l'espace où Jacques vit. A la place, elle utilise le balai, qui ne fait que déplacer la poussière. Comme ça, elle supprime ni la poussière ni la solitude. Le fait qu'elle n'utilise pas l'aspirateur énerve Jacques d'abord et puis, après avoir fait l'amour avec Laura, il trouve ça charmant. Comme ça il peut avoir l'impression d'ordre et d'avoir de la compagnie, sans vraiment laisser sa solitude. A la page quatre vingt quinze il dit, « Une vie se bâtissait là, dans la douceur…mais aussi dans la méconnaissance de l'autre et le silence. De cela, de cette construction, j'étais conscient, et je me sentais de moins en moins libre, ou plus précisément de plus en plus libre, car, Laura et moi, nous nous appartenions sans nous retenir. » (Oster 95).


Moins évident est le fait que la poussière représente aussi l'état éphémère de la vie, et la mort qui est inéluctable. Dans Genèse trois -dix neuf : "Dieu s'adressant à Adam, déclara : « Tu es poussière et tu redeviendras à la poussière. » Dans le bible Dieu emploie le mot poussière pour décrire la destinée de l'homme charnel. Bon, on le sait. Mais en quoi est-ce un fait pertinent au texte ? Jacques est un cinquantenaire, célibataire, qui fréquente peu de gens et n'a que quelques amis. C'est normal qu'il songe à la mort et qu'il déteste la poussière pour sa représentation symbolique de la fin de sa vie. A la page vingt cinq il dit, "La poussière se reforme, vous comprenez? C'est fatal." (Oster 25). Effectivement, la poussière représente la mort.

La poussière et le sable, comme dans le sens de l'extrait de Genèse, peut aussi représenter la vie temporelle, les temps limité qu'on a sur la terre. Comme disait Dr. Durand dans notre dernier classe, le sable peut symbolise une sablier, et il ne peut pas lutter contre ça. Personne ne le peut. Il est impuissant contre les temps. Il n'a ni la puissance contre la jeunesse du jeune type de Laura ni contre son vieillesse et ni contre sa mort inévitable.

Dans sa critique du film qui s'appelle 'Entre deux Eaux, Voile de poussière: Une Femme de Ménage', Frédéric Flament voit la poussière comme un analogue de l'aridité de la relation entre Jacques et Laura. Il dit, "C'est qu'ils sont recouverts d'un voile naphtaliné, embaumés d'une poussière voletante et espiègle qui strierait, dans un halo taillé au cordeau, un rai de lumière feutré - leur infime étincelle de vie....La farandole funèbre peut alors s'ébrouer dans une pantomime atrophiée, décalée et mimétique, piégée entre deux essences dans un désert âcre, aigre et dédaléen." Alors, la poussière représente pour Monsieur Flament, l'état de dessèchement de Jacques et de Laura dans le cadre de l'amour.


La poussière tombe quand personne n'est pas là. La poussière tombe quand il est tout seul. La poussière tombait quand Constance l'a quitté et la poussière revient de Lundi à Lundi, quand Laura n'était pas là. Et on devient la poussière quand on meurt. On est poussière et on redeviendra poussière. Et comme ça j'ai trouvé qu'un materiel en apparence si simple n'est en réalité pas simple de tout. D'un point de vue litteraire la poussière dans ce roman est devenu la poudre d'or.

Bibliographie

Oster, Christian. Une Femme de Ménage. Paris: Minuit, 2001.

Flament, Frédéric. "Entre deux Eaux." Inside A Dream. (Le 6 Décembre 2003). Le 14 Octobre, 2006.< http://insideadream.free.fr/cinema/une_femme_de_menage.html>.

Dieu. "Genèse."Le Bible.

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