Wednesday, December 20, 2006

"Une Femme de Menage"


Je n'ai pas grand-chose à dire sur le roman Une Femme de Ménage de Christian Oster. Il s'agit d’une histoire qu'on a déjà entendre plusieurs fois, sans pour autant posséder une âme. Jacques, le narrateur, nous raconte sa vie. Il est célibataire et emploie une femme de ménage qui s'appelle Laura, qui est amenée à avoir besoin d’un logement. Un moment plus tard elle vient d'avoir besoin de logement. Avec réticence, il consent d’abord ) la loger, et puis il lui fait l’amour. Il reste cependant distant, jusqu'à ce qu’elle se coupe les cheveux, lors de vacances qu’ils prennent ensemble. Il ressent alors quelque chose pour elle, mais pas grand-chose. Il nous l’indique par une formalité: "...je la tutoyais follement..." (Oster 134). Son indifférence glaciale est pour moi un frein à la lecture de son oeuvre, elle déteint sur mon approche du livre.

Dans sa façon de parler, je vais nuancer mes propos. Je ne voulais pas dire exactement froid, mais plutôt creux. Et pas profondément creux comme Michel dans Plateforme de Houellebecq, mais plutôt un vide superficiel. Il manque d’opinions et de connaissance profonde de soi. Par exemple, il ne fait des choses que pour sembler normal vis à vis des autres. "J'avais même pris l'initiative, quelques jours avant, dans le perspective de notre rencontre, de voyager un peu sous terre, sans autre but que de renouveler mon stock d'anecdotes..." (Oster 44). Sa vie est dévorée par les gestes. "C'est les gestes que je fais bien." (Oster 12). Il téléphone à ses amies, sans pour autant vouloir les voir (et vice-versa). "Je n'étais pas certain qu'elle eût apprécié ma visite. Mon geste, sans doute, mais pas ma visite." (Oster 40). Au début de sa relation sexuelle avec Laura, il remplace les mots par les gestes. "Nous parlions de moins en moins... nous nous exprimions par gestes." (Oster 94). Et, aux yeux de Jacques, Laura a mis l'alliance à son annulaire comme un geste, un signe du mariage dans son imagination.

Peut-être son détachement est la preuve qu’il est un cinquantenaire, que je ne peux pas comprendre, et par qui je ne peux être émue. Il a passé la fleur de l'âge, Constance a brisé son coeur, et il ne veut plus ressentir. Il ne voit pas d'amour dans son avenir, il ne pense plus à son avenir. Comme la poussière, qui le torture, les choses vont retomber, alors pourquoi faire quelque chose en premier lieu ? Après une autre peine de coeur, il trouvera cependant qu'il vaut mieux de vivre que rester inerte comme la poussière. Enfin, je reviens sur mon jugement: j'ai des choses à dire sur ce roman, mais les thèmes restent similaires aux romans précédents, sans pour autant avoir la même force.

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